Le 22 Avril avait lieu un webinaire organisé par le CEREMA sur le sujet Aménagements cyclables temporaires et confinement. BaPaV y assistait.
Dès le lendemain BaPaV rencontrait des représentants de Brest Métropole pour évoquer le rôle des modes de mobilité active (marche, vélo) dans les phases de confinement et de dé-confinement, et sur la possibilité de mettre en place des aménagements temporaires faciles à modifier s’ils ne donnent pas satisfaction.
La question se pose pour plusieurs raisons :
- Distanciation sociale (beaucoup d’usagers des transports en commun, voire du co-voiturage, vont craindre la proximité avec les autres usagers, et risquent de se reporter sur l’auto-solisme, or la marche et surtout le vélo sont les meilleurs modes de déplacement pour assurer cette distanciation).
- Réduire la vitesse (on constate pendant cette période de confinement où la circulation automobile s’est effondrée que les rares automobilistes restant roulent en moyenne plus vite, en respectant moins les autres usagers ; ce comportement peut entraîner une augmentation des accidents avec une surcharge des urgences, déjà sollicitées par le CoViD-19)
- Réduire la pollution (un report massif des transports en commun et du covoiturage vers l’autosolisme amènerait une forte augmentation de la pollution, surtout en cette période où les épandages agricoles augmentent déjà le niveau des particules fines ; or la pollution atmosphérique est un facteur de risque pour le COVID-19)
- Réduire la sédentarité (le confinement a eu pour effet d’aggraver la sédentarité, qui est un facteur de risque pour les maladies chroniques qui sont elles mêmes un facteur de risque au COVID-19)
- Économies pour les ménages (dans un contexte de crise économique la marche et le vélo sont les modes de déplacement les moins coûteux pour les ménages mais aussi pour la collectivité)
- Transformer une catastrophe en opportunité (les deux tiers de français déclarent qu’ils utiliseraient volontiers le vélo pour leurs trajets domicile travail si les conditions, particulièrement de sécurité, le leur permettaient ; l’effondrement du trafic automobile pendant le confinement constitue une opportunité de ré-affecter l’espace libéré par les voitures, sachant qu’une voie vélo de 2 mètres permet d’écouler près de trois fois plus d’usagers qu’une voie auto de trois mètres )
Les propositions de BaPaV (libérer les trottoirs pour faciliter les croisements, élargir virtuellement les trottoirs pour faciliter les queues devant les commerces dont l’accès restera limité, séparer piétons et vélos, transformer la plupart des 2×2 voies en 2×1 voies, revoir le plan de circulation sur les autres voies structurantes pour garantir la continuité des itinéraires vélo et la distanciation auto-vélo, …) ont été accueillies avec intérêt par Brest Métropole, qui travaille déjà sur le sujet et souhaite accélérer la mise en œuvre du Schéma Directeur Vélo et plus généralement du Plan Climat. Toutefois BaPaV regrette que les aménagements temporaires ou expérimentaux proposés, bien que légers (la ville de Bogota a pu créer 100 km de voies cyclables en une nuit le 16 mars) ne puissent être mis en place dès avant le dé-confinement, le personnel de terrain étant en chômage partiel.
BaPaV prendra sa part dans la mise en œuvre de ce plan de dé-confinement en ajoutant à ses vélo-écoles des cours particuliers permettant d’assurer la distanciation sociale, et en ré-ouvrant dans quelques jours son atelier selon des modalités qui sont en cours d’élaboration.